Chez Eco2scop, en tant qu’éco-constructeurs, "refaire un toit" veut presque toujours dire l’isoler ou le sur-isoler. Cependant, plusieurs cas de figure peuvent se présenter, et bien souvent l’inverse est vrai : isoler un toit passe aussi souvent par le "refaire".

• quand il s’agit d’isoler le toit d’une grange ou de combles non occupés dans la perspective de rendre cet espace habitable, si la toiture ne présente pas de pare-pluie en bon état, et même si la couverture est apparemment encore bonne, on ne peut en général pas se passer de démonter et remplacer celle-ci pour intégrer un pare-pluie qui seul sera en mesure de protéger l’isolant. Dans ces cas-là, et si les chevrons sont en état moyen ou mauvais, ou si la charpente nécessite de sérieuses reprises, une option intéressante peut être la toiture paille en rénovation.

• Si les chevrons et la charpente sont encore bons, on peut se contenter d’une sur-toiture isolée en laine de bois par exemple, moins performante en termes d’énergie grise, mais aussi moins coûteuse qu’une reprise totale.

• L’isolation en surépaisseur de toiture peut aussi être très appropriée quand c’est justement l’isolation qui pèche mais que la sous-face est "finie" et la sous-pente habitée. Cela permet de ne pas intervenir à l’intérieur de la maison, tout en (re)faisant entièrement l’étanchéité à l’air de toiture (frein vapeur) et en rajoutant parfois de bonnes quantités d’isolant. On peut même parfois aller jusqu’à reposer la couverture existante (notamment quand c’est du bac acier et qu’il est en bon état), après avoir remplacé le pare-pluie (ou posé du panneau dérivé bois, plus costaud). Quand elle est réalisable, cette technique permet d’isoler sa toiture pour un coût plus abordable.

• Une toiture récente, avec un bon pare-pluie, mais sans isolant et sans sous-face ? Dans ce cas (rare !) le plus indiqué est sans doute d’isoler par en-dessous, à la fois dans l’épaisseur des chevrons et en rajoutant une ossature secondaire, le but étant d’atteindre en général au moins 25cm d’épaisseur, si ce n’est plus. L’ossature permet ensuite de fixer un frein-vapeur puis un parement intérieur (bardage, fermacell,...).

• Il nous arrive quand même aussi de ne refaire qu’un toit sans l’isoler : dans le cas de combles non aménagés notamment, quand l’isolant est posé sur le sol des combles. Dans ces cas-là, il est possible de refaire un peu de charpente, changer des pannes ou des chevrons si nécessaire ; et nous ajoutons aussi systématiquement un pare-pluie de qualité qui protège l’isolant d’une part, et permettra peut-être dans le futur d’isoler la toiture par en-dessous. Ce genre de travaux peut aussi être l’occasion de revoir l’isolation sur combles perdus : souvent il s’agit de laine de verre très dégradée, non protégée des courants d’air, et le fait d’ouvrir le toit en grand permet de l’évacuer facilement et de la remplacer, par des bottes de paille posées à plat par exemple. L’ajout d’un platelage "flottant" en panneau bois permet ensuite de protéger cette paille à la fois des rongeurs et des courants d’air, ce qui la rend bien plus efficace.